Parlez-vous Furet? [4k]

Furet [1k]
La FAQ d'Histoire
Naturelle du Furet

  1. Pourquoi les mâles sont-ils tellement plus grands que les femelles?
  2. Les furets sont domestiqués depuis combien de temps?
  3. Quelle est la différence entre un furet et un putois?
  4. Est-ce que les furets sont des M. furo, ou M. putorius furo?
  5. Quels sont les liens entre les furets et les autres mustélidés?
  6. Quelles preuves y a-t-il que les furets soient carnivores?
  7. Est-ce qu'il y a une probabilité que les furets échappés forment des groupes sauvages?
  8. À quoi ressemble la structure de leur squelette?
  9. Et celle de leur dentition?
  10. Comment fonctionnent leurs yeux ? Est-ce qu'ils voient bien?
  11. Quelle est l'histoire, la génétique de la coloration des furets?
  12. Qu'est-ce qui rend un furet albinos?
  13. Crédits de traduction.

Une liste exaustive des questions que vous pourriez vous poser sur la biologie du furet, traduite pour le plaisir des amoureux du furet par Caroline Favre, le 9 décembre 98.

Pour plus d'informations sur le furet, rendez-vous sur la page principale du site Parlez-vous Furet 2.

(FAQ = Foire Aux Questions)

 

1. Pourquoi les mâles sont-ils tellement plus grands que les femelles ?

Un grand merci à Bob Church qui a écrit cette section et la plupart des autres. Bob a étudié la biologie et l'archéologie et est en train de terminer son doctorat à l'Université du Missouri, Columbia.

Bob écrit:

Je connais plusieurs furets mâles qui sont deux fois plus larges et trois fois plus gros que leurs femelles. Ce phénomène est appelé "dimorphisme sexuel", et il se produit dans la plupart des espèces sous une forme ou une autre. Parfois la femelle est plus grande (les araignées, certains oiseaux, etc...), mais chez la plupart des animaux c'est le mâle. Les raisons pour cela sont variées, mais trois d'entre elles s'appliquent aux mammifères et l'une en particulier au cas du putois et du furet.

Une des raison est le sexe. Le plus grand type prend la fille, donc les grands types ont plus de descendance que les petits types. Ceci marche jusqu'à la limite de la niche écologique, autrement la taille des mâles continuerait a augmenter indéfiniment. Ça n'explique pas pourquoi les femelles ont tendance à rester petites. Cela est dû à la deuxième raison: pour survivre, les grands types doivent manger plus (c'est pourquoi les femelles leur survivent quand la nourriture manque). Quand on est grand, il faut manger beaucoup, et c'est encore pire si vous êtes un prédateur et que vous devez vous occuper de bébés. Alors les petites femelles ont un avantage, et peuvent mieux s'occuper des bébés que les plus grandes femelles. Ces deux raisons expliquent pourquoi autant d'espèces carnivores sont dimorphiques. Mais ce ne sont pas les seules raisons, ni les plus importantes, pour vos furets.

Chez certains prédateurs solitaires comme le putois, le dimorphisme sexuel semble être lié à leur niche écologique, plus qu'aux deux autres raisons. Quand vous lisez des statistiques sur l’alimentation des animaux, elles sont rarement divisées en régime masculin ou féminin. Les putois sont assez territoriaux, et pour la plupart, vivent des vies solitaires. Les putois mâles excluent les autres mâles de leur territoire, et les femelles excluent les autres femelles. Mais les territoires des mâles et des femelles peuvent se chevaucher et/ou être partagés. Comment peuvent-ils permettre à un autre de partager leur territoire et avoir encore assez de nourriture pour survivre ou pour nourrir leurs petits ? Une loi de la biologie dit qu'il ne peut y avoir qu'une seule espèce/sexe par niche. S'il y en a plus, un seul restera. Les autres déménageront, changeront de niche, ou s'éteindront. Ceci est surtout vrai pour un prédateur; ils ont tous un style de chasse, un lieu spécifique, un horaire précis et une proie préférée.

La raison pour laquelle le putois mâle survit, c'est que la femelle ne chasse que les petites proies. Par exemple: les mâles et les femelles peuvent descendre tous deux dans un terrier de lapin, mais les femelles peuvent aussi descendre dans des terriers plus petits comme ceux des rats ou des campagnols. Alors les mâles s'occupent des lapins, et les femelles des rats (bien qu'ils puissent échanger de temps en temps).

Ces trois raisons (plus d'autres non mentionnées) sont importantes, mais la dernière est la plus importante pour les putois en général et les mustélidés. D'ailleurs les mustélidés sont une des espèces les plus dimorphiques encore vivante (pour des mammifères). Ils sont placés juste après les otaries et autres palmipèdes. Chez d'autres prédateurs qui partagent leurs territoires (comme les renards), le dimorphisme est moins marqué.

Personne ne sait véritablement pourquoi les putois sont sexuellement dimorphiques, mais nos trois raisons y sont sûrement pour quelque chose. Les furets sont dimorphiques parce qu'ils sont des putois domestiqués, et qu'ils ont gardé ce trait génétique. Il est vrai que certains mâles sont plus petits que certaines femelles. La taille des furets mâles et femelles forme deux continuums qui se chevauchent. Il y aura toujours des individus plus petits ou plus grands que la moyenne.

 

2. Les furets sont domestiqués depuis combien de temps ?

Personne n'en sait rien. Un article par le Dr. Freddie Hoffman (FDA Veterinarian, May/June 1991 Vol VI, No III), nous dit que la "domestication du furet européen précède celle du chat par plus de 500 ans" et que "l'utilisation par l'homme du furet pour la chasse aux rongeurs et aux lapins, peut être retrouvée dés le IVe siècle avant J.C."

Malgré une grande confusion, la croyance actuelle veut que le furet ne soit pas mentionné dans la Bible. Les premières traductions, dont les anciennes versions du roi James, traduisent un mot du Lévitique par "furet", mais la version moderne du roi James et la plupart des autres traductions ont rejeté cette traduction pour utiliser "gecko" ou "lézard" à la place.

Néanmoins, il est clair d'après des sources historiques et archéologiques, que les furets ont étés domestiqué depuis longtemps: au moins 2500 ans. D'après Bob Church, les furets sont mentionnés dans des pièces d'Aristophane en 450-425 avant J.C., d'Aristote en 350 avant J.C., et de Pline en 79 après J.C.

Bob Church écrit:

L'origine du furet domestique, contrairement à beaucoup d'autres espèces domestiquées, est encore inconnue. Des documents historiques grecs mentionnent le furet dès 450 avant J.C., et des documents romains parlent de furets chassant des lapins vers l'an 0, mais ils étaient déjà domestiqués. Aucun squelette d'un animal pouvant être l'ancêtre du furet n'a encore été trouvé. Les informations que nous avons, semblent montrer que le furet est une version domestiquée du putois européen, mais l'idée que le furet ait pu descendre du putois des steppes (ce qui serait étonnant) n'a pas été rejetée.

Il y a une hypothèse comme quoi le furet aurait été domestiqué par les Égyptiens. Il n'y a pas de quoi le prouver. Si l'on regarde la quantité d'objets, de momies, de peintures que l'on a retrouvées là-bas (mais pas de furets), et le manque de putois dans ce pays, l'hypothèse est sans doute fausse. Une autre possibilité serait que le furet était déjà domestiqué quand il est apparu dans les pays méditerranéens. Cette hypothèse est plus plausible, bien qu'elle manque de preuves, mais elle expliquerait ce qu'on a trouvé comme documents historiques et elle colle aux découvertes de la biologie moderne. Une troisième possibilité est que le furet ait été domestiqué dans les pays méditerranéens par les Grecs ou les Phéniciens, mais comme pour les autres, cette hypothèse manque de preuves.

Ce qui est probable, c'est que le furet a été domestiqué pour chasser des petits animaux, surtout les lapins, et pour dératiser les maisons. Il est probable que le furet était un animal utilisé par les pauvres, ce qui expliquerait le manque d'informations qu’on a sur lui (jusqu'à récemment, les archéologues ne s'intéressaient pas aux gens ordinaires; les tombes royales et les objets en or étaient plus intéressants). Cet intérêt a changé récemment, et il est probable que des traces du furet seront retrouvées un jour. Peut-être qu'il y en a déjà, cachées au fond d'un musée, attendant la visite d'un archéologue animalier. D'ici là, l'origine du furet restera obscure.

 

3. Quelle est la différence entre un furet et un putois ?

Écrit par Bob Church

Il est très difficile de répondre à cette question car elle dépend du point de vue. Je vais essayer d'être bref (ce sujet pourrait facilement remplir un livre).

D'un point de vue taxonomique, il n'y a pas de différence. Les deux sont classés comme Mustela putorius. Quand vous voyez "furo", c'est le nom de leur sous-espèce, ce qui signifie qu'il y a une certaine différence entre ce groupe et le reste du groupe; habituellement, c’est une différence morphologique ou géographique entre les populations. Ils sont encore "officiellement" de la même espèce. Le terme "sous-espèce" est utilisé pour étiqueter ou désigner différentes "races" dans un groupe (ce mot n'a pas la même signification que "race" chez les humains, qui n'existe pas à moins que vous vouliez dire qu'un groupe ethnique est un sous-groupe d'une sous-espèce. Les humains utilisent le mot "race" pour désigner un groupe ethnique). Je trouve que la dénomination en sous-espèces est inutile chez les animaux domestiqués, parce qu'elle est mal comprise et mal utilisée. Par exemple: lorsque le gouvernement veut protéger une espèce en voie de disparition, il dira que telle sous-espèce est en danger (les pumas par exemple), traitant la sous-espèce comme une espèce bien distincte. Néanmoins, quand il décide d'interdire une espèce, il n'utilise plus les mêmes dénominations, le furet et le putois devenant la même chose.

D'un point de vue paléontologique, la relation n'est pas prouvée. Sans le crâne, il est virtuellement impossible de faire la différence entre plusieurs espèces d'animaux. Les furets et les putois ont des squelettes si similaires (sans le crâne) qu'il devient impossible de les discriminer. Quant au crâne lui-même, plus vous vous rapprochez de l'époque où le furet a été créé à partir du putois, moins il est possible de faire la différence. Vous finissez par étiqueter les restes "Mustela sp." ou "Mustela cf. putorius". Il est très difficile d'identifier les premiers animaux domestiques (si ce n'est impossible). Ajoutez à cela le problème du dimorphisme sexuel (les mâles étant plus grands que les femelles) et les autres espèces proches (vison, martre, etc...) et ça devient vraiment pénible. La plupart des identifications d'ossements se font avec des normes, plutôt qu'avec la morphologie. Plus vous reculez dans le temps, plus il est difficile de différencier les espèces les unes des autres. Donc, on manque de preuves, même s'il y a certainement un lien.

Du point de vue génétique, ils se ressemblent beaucoup. Ils sont pratiquement identiques. Le furet et le putois européen ont 40 chromosomes, le putois des steppes et le furet pieds-noirs en ont 38, le vison en a 30. Je ne crois pas avoir lu un article sur une comparaison entre le génome du putois européen et du furet, mais je m'attends à une correspondance proche de 99%. (Le génome est la véritable structure génétique. Plusieurs recherches ont comparé leur caryotype, la morphologie externe, ce qui n'est pas la même chose.) Est-ce que cela signifie quelque chose ? Pas vraiment. Les chimpanzés et les humains sont génétiquement similaires à 96-97%, les loups et les chiens à 99%, donc une petite différence peut être importante. La proximité génétique ne signifie pas nécessairement que le furet soit la version domestiquée du putois européen. Il pourrait descendre d'une branche parallèle au putois, maintenant éteinte. Il pourrait aussi descendre du putois des steppes et aurait gagné ses chromosomes supplémentaires grâce à une mutation. Il a déjà été remarqué que le nombre de chromosomes du furet varie parfois, ce qui ne simplifie pas le problème. Sans autres preuves matérielles, la génétique ne donne que des possibilités, ce qui nous force à utiliser des termes comme "peut-être", "il est possible que" et "il semblerait que".

Du point de vue morphologique, il y a de grandes différences. La forme du crâne et sa base sont différentes, les dents sont plus serrées et numériquement variables chez le furet, l'angle de l'orbite est différent. La structure interne de l'œil est différente, et il y a des suggestions comme quoi la structure du cerveau le serait aussi. La couleur, la durée, la texture du pelage sont différentes. La localisation des sons marche différemment. Les capacités de saut et d'équilibre sont différentes. Dans tous ces cas, il y a une controverse quant à savoir si la différence est due à l'espèce ou à la domestication. Les deux peuvent avoir la même apparence, mais ils sont très différents.

D’un point de vue comportemental, il y a des différences majeures. Bien qu'il existe des comportements communs aux deux animaux, leur degré d'expression est différent. Les furets sont sociaux, le putois est solitaire. Les furets partagent leur territoire avec d'autres, les putois sont très territoriaux (dans la nature). Les furets ont un comportement plus juvénile que les putois. La différence ne réside pas dans le type de comportement, mais dans son expression. La même chose peut se dire avec les différentes espèces de putois.

Du point de vue de la domestication, ils sont une espèce différente de la même façon que les chiens, chats, chèvres etc... sont différents de leurs ancêtres sauvages. Un animal domestique a été sélectionné par l'homme pour la chasse, le travail, la nourriture, la compagnie, donc sa reproduction a été contrôlée et sa morphologie a changé (ce sont deux critères importants pour reconnaître l'espèce). Mais dans ce cas, la science n'est pas constante. La nomenclature scientifique classe les cochons, lapins, chevaux, lamas, chameaux, furets, canards, oies et poulets dans la même espèce que leurs cousins sauvages, mais ne le fait pas pour les chats, chiens, vaches, chèvres et moutons (en résumé). Ils sont tous domestiqués, mais la même règle de nomenclature devrait être utilisée pour tous ces animaux (des efforts sont en cours pour corriger ces erreurs). Si la capacité de redevenir sauvage est un critère pour être une espèce à part, alors pensez à ceci: de tous les animaux cités ci-dessus, tous ont formé des groupes sauvages dans un écosystème d'île, et tous sauf un l'ont fait dans un écosystème continental. Les furets domestiques sont les seuls à n'avoir pas établi de groupe sauvage vérifiable scientifiquement, sur un continent. De plus, la population de "fitch" sauvages qui a réussi à établir une colonie sur une île, avait été placée là par des humains qui ont relâché des milliers d'animaux sur plusieurs années. Il n'a pas été prouvé que les populations sauvages étaient de purs furets domestiqués. Ils auraient pu être des hybrides, ce qui changerait beaucoup de choses.

Du point de vue de la reproduction, ils sont très similaires. Le putois européen et le furet peuvent se reproduire ensemble, mais cela ne prouve pas qu'ils soient de la même espèce. Les loups peuvent se reproduire avec les coyotes et les chiens (en fait, n'importe quel membre de la famille Canis) mais ils sont classifiés comme étant d'espèces différentes. Plusieurs félins peuvent aussi se reproduire ensemble, tout comme le bétail et les bisons (différents genres), ou le putois des steppes et le furet pieds-noirs. Ernst Meyer dit que de tels croisements sont des erreurs, autrement les deux espèces formeraient une superfamille. Elles restent séparées et sont donc deux espèces différentes.

Même lorsque deux différentes espèces partagent le même code génétique, peuvent se croiser pour produire des individus fertiles, mais vivent dans des niches écologiques différentes ou vivent dans différents endroits géographiques (ce qui empêche la reproduction), ils peuvent être classés comme étant deux espèces différentes. La désignation est supposée montrer qu'une isolation de la reproduction a eu lieu. Cette spéciation est en train d'apparaître. Bien que le furet domestique et le putois européen aient clairement les mêmes gènes, il faut encore démontrer qu'ils partagent la même désignation d'espèce.

L'opinion de Bob: d'après moi, les binômes domestiques se contredisent, avec des règles qui nomment un groupe pendant que d'autres règles en nomment un autre. Personnellement, j'aimerais que les animaux domestiques prennent tous le binôme de l'espèce d'origine, avec une désignation de sous-famille pour indiquer la domestication. Ainsi les chiens deviendraient Canis lupus domestica (ou familiaris), les chats seraient Felis sylvestris domestica/catus, les chevaux seraient Equus caballus domestica, et les furets seraient Mustela putorius domestica/furo (je préfère domestica à une autre désignation, à cause de sa clarté, mais je représente une minorité). En attendant, je suggère d'utiliser Mustela furo, ce qui est commun en Europe, quand on applique un binôme à un furet.

Vous pouvez constater que la réponse n'est pas très claire, surtout parce que personne n'a étudié assez profondément les liens entre le furet domestique et le putois. Peut-être que nous aurons la réponse bientôt, mais en attendant ?...

 

4. Est-ce que les furets sont des M. furo, ou M. putorius furo ?

Écrit par Bob Church

La nomenclature zoologique est décidée par un Comité International. À la base, une fois qu'une espèce a été décrite, elle garde le premier nom qu'on lui a donné, à moins que quelqu'un puisse démontrer qu'elle est autre chose, ou qu'elle est plus proche d'un autre groupe. À ce moment-là, une pétition est donnée au Comité International qui l'accepte ou la rejette. Les membres peuvent voter sur le sujet. Parfois, un changement ou une description se font dans d'autres publications, et il n'y a pas de demande formelle faite au Comité, mais le changement de nom est accepté comme étant légitime tout de même. Quel que soit le système, l'animal garde le premier nom qu'on lui avait donné.

Le furet et le putois européen ont été décrits pour la première fois par Linnaeus, en 1758. À la page 46 de "Mammalia Ferae", le putois est appelé Mustela putorius (entrée 6), et le furet est appelé Mustela furo (entrée 9). Ceci fut publié dans "Systema Naturae: Regnum Animale" en 1758. Quand les données chromosomiques sont apparues dans la fin des années 1970 à 1980, il fut décidé que les deux animaux étaient de la même espèce, et puisque le putois avait été nommé en premier, le furet prendrait son nom. Puisqu'il était la version domestiquée, on rajouterait le terme furo, d'où son appellation Mustela putorius furo.

Ceci pourrait être la fin de l'histoire, mais ce n'est pas le cas à cause de certains problèmes. D'abord parce que la dénomination ne se fait pas partout de la même façon. A la même époque où l'ancêtre du furet fut découvert, des ancêtres d'autres animaux (comme le chien ou le chat) furent découverts aussi, mais ils continuent à porter des noms incorrects. Le chien, pas exemple, s'appelle Canis familiaris, alors qu'il est un loup domestiqué Canis lupus. Si la règle utilisée pour les furets l'était aussi pour les chiens, ils s'appelleraient Canis lupus familiaris.

Si ça vous intéresse, allez lire l'article suivant:
Colin P. Groves, "On the nomenclature of domestic animals", 1995, Bulletin of Zoological Nomenclature 52 (2): 137-141.

Deuxièmement, bien que les études sur les chromosomes semblent convaincantes, elles ne sont pas des études sur la structure génétique, mais sur le nombre et la morphologie externe des chromosomes. C'est une preuve circonstancielle, qui est partiellement rejetée par les études sur les dents et le crâne, qui montrent que le furet est plus proche du putois des steppes que du putois européen. Ça ne veut pas dire que les recherches en génétique sont inutiles; c'est juste que l'étude du caryotype est différente de celle du génome. Par exemple: il y a plus de 6 milliards de personnes avec le même caryotype (en excluant celles avec un défaut génétique qui changerait le nombre, la forme et le type de chromosome). Mais chaque personne de cette population a un génome unique (sauf les jumeaux monozygotes, même si certains d'entre eux sont uniques aussi).

Ce qui s'est passé pour le furet est que différentes études comparatives ont été faites pour trouver son ancêtre possible, et que le seul caryotype comparable appartenait au putois européen. Le problème tient dans le fait que son véritable ancêtre a pu disparaître, s'éteindre, tout comme celui du cheval ou du chameau. Ou bien il pourrait être un putois des steppes domestiqué, dont le caryotype aurait été transformé durant la domestication pour ressembler à celui du putois européen.

Il y a un problème de base pour savoir quoi faire des animaux domestiqués. Plusieurs idées différentes ont été données, depuis les regrouper avec leurs ancêtres jusqu'à leur donner leur propre statut. Quelle que soit la décision finale, elle devrait s'appliquer à tous les animaux domestiqués quel que soit leur statut en ce moment. D'après moi, la domestication peut changer la composition génétique d'un animal, tout comme la sélection naturelle, donc la domestication peut produire une nouvelle espèce.

En ce moment il y a un mouvement au sein du Comité pour retourner à la dénomination linéaire des animaux domestiques. En partie pour réduire la confusion, et aussi parce qu'ils sont très différents de leurs ancêtres sauvages. Il se peut très bien que le Comité se laisse convaincre de donner un nom séparé aux espèces fabriquées par l'homme et que le binôme du furet redevienne Mustela furo de nouveau.

Rappelez-vous, quelques scientifiques ne sont pas d'accord avec l'appellation actuelle et utilisent déjà Mustela furo dans leurs articles. Ils semblent surtout habiter en Europe et c'est une habitude des experts en furets. Les scientifiques américains sont d'accord: faites une recherche bibliographique sur "mustela furo" et vous trouverez plein de publications.

En résumé, la dénomination technique est M. p. furo. Mais si vous utilisez M. furo, comme je le suggère, vous vous placerez avec plusieurs brillants scientifiques, dont Caroline King et Juliet Clutton-Brock.

Bien que les taxonomistes et ceux qui s'occupent des concepts d'espèces comprennent ce qui se passe, ce n'est pas clair pour la majorité des gens, et les défauts deviennent exploitables et dangereux pour les éthiquement (ou intellectuellement) curieux. Le problème majeur est qu'il faudrait encore prouver que le furet descend du furet européen, donc il serait prématuré de lui enlever son binôme. Alors allez-y et appelez le furet "Mustela furo". Qu'est-ce qu'ils pourraient vous faire ? Vous enlever votre anniversaire ? (Ils peuvent m'enlever le mien quand ils veulent). Dites-leur que vous arrêterez dès qu'ils auront pris une décision.

 

5. Quels sont les liens entre les furets et les autres mustélidés ?

Écrit par Bob Church

La famille Mustélidés existe depuis très longtemps. Elle est probablement la plus vieille famille (vivante) chez les Carnivores, ce qui signifie qu'il y a beaucoup de sous-groupes différents parmi le groupe principal. Les fouines comprennent: les fouines, l'hermine, les furets, les putois; les martres comprennent la martre et la loutre; les putois incluent toutes sortes de putois etc...

Les mustélidés se retrouvent dans le monde entier (sauf en Australie, en Antarctique et dans la plupart des iles océaniques), et sont peut-être les carnivores qui ont le plus de succès. Ils comprennent 25 genres et environ 70 espèces. Le plus proche parent du furet serait le putois européen ou le putois des steppes, avec le putois européen comme ancêtre le plus probable à cause de leur même nombre de chromosomes. Le putois des steppes a plusieurs noms communs, dont l'un est le putois Chinois, qui est utilisé dans le programme de reproduction des furets pieds-noirs. Il peut se reproduire avec le furet pieds-noirs et produire des petits viables et fertiles. Des crânes de ce furet, vieux de 10-12 mille ans, ont étés retrouvé en Alaska. Il a été proposé que le furet pieds-noirs descende du putois des steppes, ce qui n'est pas impossible. D'autres disent que ce sont des espèces différentes, et qu'ils seraient apparus lorsque l'Amérique du Nord aurait été séparée de l'Asie.

Quant à la question du furet se reproduisant avec d'autres mustélidés, il existe peu de preuves. En dehors du laboratoire, où même des gènes de souris et d'humain ont été combinés, le seul mustélidé qui se soit reproduit avec le furet domestique est le putois européen. Il y a plusieurs rumeurs de reproduction avec d'autres mustélidés, dont certaines pourraient être vraies. Aucune n'a été publiée ou prouvée. Est-ce que ça pourrait arriver? Bien sûr, et je pourrais aussi gagner au Loto demain. Mais je ne parierais pas dessus.

 

6. Quelles preuves y a-t-il que les furets soient carnivores ?

Écrit par Bob Church

Premièrement, le système digestif du furet est très court. Il n'y a pas de caecum (une poche, ou un tube à la jonction entre le gros intestin et l'intestin grêle), ni d'appendice et la jonction entre les deux intestins est invisible. Ceci n'est pas rare chez les mammifères hautement carnivores, dont les mammifères marins et plusieurs carnivores spécialisés. Au contraire, le caecum des herbivores est souvent très large, et peut former plusieurs poches plutôt longues comparées à la longueur du gros intestin. Le facteur déterminant la longueur du caecum semble être la quantité de cellulose contenue dans le régime alimentaire habituel. Plus l'animal mange de cellulose, plus long sera le caecum. Les problèmes qu'ont les furets pour digérer les plantes sont triples: ils n'ont pas de caecum pour contenir les bactéries qui digéreraient la cellulose, ils manquent de plusieurs enzymes qui se trouvent dans la panse des herbivores, et le temps de passage entre les ouvertures orales et anales est trop rapide pour digérer les nutriments contenus dans les fibres végétales.

Deuxièmement, il y a très peu de "véritables" herbivores ou carnivores. La grande majorité des mammifères est omnivore dans la vie courante; la désignation se fait selon le régime préférentiel. Pour rendre la chose plus difficile, on appelle Carnivora un groupe de mammifère qui mange généralement de la viande. Plusieurs des Carnivora sont en fait des herbivores (les pandas) ou des omnivores (les ours, les ratons laveurs). J'aime utiliser le terme de "carnivore strict" en décrivant le furet, parce que malgré son amour des fruits et des noix, il a évolué avec un corps et un système digestif de mangeur de viande.

Troisièmement, n'importe quel animal peut se nourrir de façon inhabituelle, et survivre. Ça arrive tout le temps. L'animal peut être malade, peut vivre moins longtemps, peut ne plus pouvoir se reproduire, etc... etc..., mais il survit. J'ai lu des articles où l'on disait que les furets devaient manger du pain et du lait, ou des céréales cuites, et ils survivent. Mais ce n'est pas un régime optimal, et ça ne garanti pas la vie la plus saine et la plus satisfaisante pour l'animal. De plus, un animal affamé mangera pratiquement n'importe quoi pour survivre. On m'a demandé un jour d'autopsier un chien retrouvé mort dans un chenil. Les gens qui s'occupaient du chenil m'ont dit que le chien était malade, mais j'ai trouvé des morceaux de caoutchouc, des pierres, des bâtons, de l'herbe et des clous dans son estomac et son intestin. Le chien mangeait tout ce qu'il trouvait pour calmer sa faim, dont un morceau de tuyau d'arrosage. Sans viande, la plupart des carnivores mangeront de la végétation pour s'en sortir. Ils mangeront même du plastique.

Quatrièmement, les furets apprennent très jeunes (par l'odeur) le type de nourriture qui leur convient. Alors ce n'est pas parce qu'un furet domestique peut apprendre à manger un artichaut (les ours les adorent) qu'il en mangerait dans la nature, ou qu'il serait possible que ce comportement apparaisse sans l'affamer. Croyez-moi, un légume mangé par un ours ne change pas beaucoup lors de sa digestion. L'ours n'en tirerait pas assez de nutriments pour survivre.

Cinquièmement, si vous étiez dans mon laboratoire, je vous montrerais le truc de Cuvier, un moyen généralement fiable de déterminer le régime et la proportion carnivore/herbivore d'un animal. Vous regardez juste les dents. Le furet a 4 dents molariformes, une dans chaque quart. Les dents molariformes du bas sont plus petites qu'une tête d'épingle. Les dents molariformes du haut ont environ 1/3 de la taille de la plus grande dent dans leur bouche, qui est une dent coupante appelée carnassière ou sectorielle. Donc, bien que le furet coupe surtout sa viande (les carnivores ne mâchent pas leur nourriture. Ils la coupent avec leurs carnassières et avalent les morceaux), il mange aussi des choses qui doivent être écrasées. Ceci inclut des insectes, des escargots, des araignées, des fruits, des baies et des noix. La cellulose des végétaux passe et le furet prend les carbohydrates, les vitamines et les protéines. Comme la plupart des mammifères, les furets aiment le niveau élevé d'énergie pour un faible coût de beaucoup de fruits, et dépendent de leur sucre pour produire la graisse nécessaire pendant l'hiver (oui, s'ils étaient dans la nature). Un professeur m'a dit un jour, à propos des carnivores "... la viande leur permet de maintenir leur corps en état et de se reproduire, mais le sucre (carbohydrates) leur permet de survivre l'hiver."

À cause de tout cela, beaucoup de gens appelleraient les furets omnivores, mais cela serait une erreur. Les furets sont des carnivores stricts: ils sont biologiquement adaptés pour manger (uniquement) de la viande. Par ailleurs, les fruits, baies et noix ne sont pas disponibles tout le temps; la majeure partie de l'année se passe à manger des rongeurs, les lézards, des grenouilles, des poissons et des insectes. Le furet est un des animaux des plus carnivores, juste après la chauve-souris vampire ou les mammifères marins (un point intéressant est que le vison n'a pas de caecum, mais le chat en a un. Donc si on classe le furet comme étant omnivore, il faut aussi inclure le chat et le vison). En réalité, la préférence alimentaire forme un continuum avec l'herbivore pur d'un côté, et le carnivore pur de l'autre. Les furets sont tout au bout, vers les carnivores purs.

 

7. Est-ce qu'il y a une probabilité que les furets échappés forment des groupes sauvages ?

Écrit par Bob Church

Bien que ce livre parle presque uniquement des lapins, il y a certaines remarques sur les furets. A la page 131 (qui concerne l'introduction de lapins en Australie), on trouve le passage suivant: "Les furets (Mustela furo) ont été utilisés depuis plusieurs années pour chasser le lapin. Mais malgré de nombreuses fuites, ils n'ont jamais réussi à s'installer et à établir de groupes sauvages, même dans les endroits où les lapins étaient abondants, probablement à cause d'un manque de proies une fois que les lapins arrêtent de se reproduire."

La signification de ce passage devient évidente quand on se rend compte que: 1) le furet ne peut pas s'installer dans un écosystème malgré un manque de compétition et de prédateurs, et malgré une abondance de proies, 2) ces furets sont fertiles, mais ils n'arrivent pas à produire une population, et 3) les furets sont possiblement des putois domestiqués, et pourtant ils ont besoin de leur environnement d'origine.

Le journal "Ecology" se trouve dans la plupart des universités. C'est un bon article qui parle de l'habileté d'organismes introduits dans un environnement à l'envahir et s'y établir, et des quelques exceptions à la "règle de 10". (La règle de 10 dit que seule une importation sur dix donne une introduction, 1/10 introduction donne un établissement et seulement 1/10 établissement devient une peste. Donc les chances pour qu'un animal importé devienne une peste sont de 1/10x1/10x1/10, soit 1/1000. Personne ne sait pourquoi ça marche, mais ça marche.)

Ça pourrait être utile aux Californiens comme argument contre les gens qui interdisent les furets dans cet État, sous prétexte qu'ils sont une peste. L'article explique pourquoi les exceptions à la règle de 10 ont des caractéristiques spéciales (qui ne se trouvent pas en Californie), et détaille ce qui serait nécessaire pour qu'une telle invasion ait lieu.

Cet article parle aussi de ces animaux de Nouvelle-Zélande, dont on est pas sûr s'ils sont des furets domestiques redevenu sauvages, des putois européens ou des hybrides. Mon opinion est qu'ils doivent être une sorte d'hybride, parce qu'il est improbable qu'il ne se reproduiraient pas avec des putois européens relâchés en même temps. (Il est commun de croiser des furets et des putois pour augmenter leur instinct de chasse, ce qui a dû se produire durant ce programme). D'après Groves (les références sont dans l'article), les deux groupes n'en feraient plus qu'un si l'homme n'intervenait pas. Puisque des furets domestiqués et des putois européens ont été relâchés en Nouvelle-Zélande, tous les survivants seraient des croisements, donc leurs descendants seraient des hybrides domestiqués-sauvages, donc ils ne seraient techniquement pas des furets domestiques.

 

8. À quoi ressemble la structure de leur squelette ?

Écrit par Bob Church

Le squelette d'un mammifère étant pareil à la base, une fois que vous en aurez vu un, vous les aurez tous vus. Je suis amoureux du squelette des mustélidés parce qu'il les rend fort et il est pratique. Le squelette est brillamment adapté aux habitudes évolutives de ces petites bestioles, et ne montre que quelques variations à travers les différents Mustélidés; autrement dit, le squelette des mustélidés est assez constant.

Les humains ont environ 204 os dans leur squelette, mais cela tourne généralement entre 196 et 214 selon les os que vous incluez. Les jeunes mammifères peuvent avoir 2 à 3 fois plus d'os qu'un adulte, mais ils fusionnent ensemble. Si vous cherchez les différences avec un squelette de furet, vous verrez que certaines vertèbres sont (proportionnellement) un peu plus longues que chez la plupart des mammifères. Ceci est surtout vrai pour les vertèbres du cou. Les os des membres sont un peu plus courts que chez la plupart des mammifères. Finalement, le crâne d'un furet est très allongé comparé à la plupart des crânes des mammifères. Vous savez à quoi ressemble un crâne humain. Imaginez quelqu'un qui aplatirait le haut de votre crâne jusqu'à ce qu'il soit au niveau de vos sourcils, puis qui tirerait votre nez et votre mâchoire en avant, de 7 ou 8 pouces (17-20 cm), pour que vous ne puissiez plus rien voir sous votre menton. Maintenant tirez l'arrière de votre tête et allongez le crâne de presque un pied (30 cm). Vous avez maintenant l'équivalent humain d'un crâne de furet. Cool. Maintenant, cherchez une casquette de base-ball qui vous aille.

Dans la famille de la fouine en particulier (qui contient la belette, le furet, le vison et le putois) la mandibule s'attache au crâne vers le milieu, et la crête sagittale (le long du haut du crâne) les crêtes occipitale et nuquale (sur l'arrière du crâne) sont extrêmement développées. Ceci explique que la morsure de cette famille soit très puissante, peut-être plus puissante qu'un autre Carnivore. Le crâne à l'air pareil, jusqu'aux dents, et les différences de taille peuvent être utilisées pour différencier l'espèce, mais le dimorphisme sexuel peut tout embrouiller. Le crâne est similaire aux autres mustélidés, bien que plus la relation soit lointaine (du point de vue de l'évolution), et plus l'espèce est grande, plus le crâne sera petit et épais, et plus la mandibule s'attachera en arrière du crâne. Chez les blaireaux, le crâne est assez large, et la mandibule s'attache plus près du trou qui permet à la moelle épinière de sortir (le foramen magnum).

Le crâne est plat et long pour plusieurs raisons. D'abord, cela permet une grande force de morsure, proportionnellement une des plus forte des mammifères, ce qui est très utile pour tuer un animal de même taille qui a des dents pouvant casser un crayon (imaginez un castor géant qui essaye de vous mordre le nez, avec des incisives aussi épaisse qu'un majeur). Deuxièmement, il transforme le corps en cylindre, ce qui est génial quand vous courez le long de tunnels et que vous ne voulez pas vous cogner ou que vous devez faire demi-tour rapidement. Ça met aussi vos dents pile à l'avant.

Le résultat final de vertèbres allongées (un crâne aussi) est un corps qui est proportionnellement assez long. Réduisez un peu les jambes, et vous avez le furet, adapté pour courir dans des tunnels et pouvoir capturer des proies et les ramener sans s'encoubler. Imaginez un teckel en train de porter un autre teckel dans sa gueule, et d'essayer de courir. Ces petites jambes rencontreraient un obstacle à chaque pas et le chien-saucisse n'irait nulle part rapidement. Mais ajoutez-lui un long cou et maintenant le perdant peut être porté devant le vainqueur sans le gêner. Coupez les oreilles un peu, attachez quelque chose de puant à son arrière-train, et vous avez un chien franchement drôle, déguisé en furet.

La colonne vertébrale des mustélidés est longue et souple, permettant à l'animal pas mal de puissance et de flexibilité. Dans leur mode course, les muscles du dos produisent beaucoup d'énergie, et même si la plupart des furets ne le montrent pas, ils peuvent atteindre de grandes vitesses (j'ai vu une fois un furet courir par dessus mon pied pour atteindre un arbre. Tout ce que j'ai pu voir a été un trait brun, et je n'ai pu identifier l'animal que plusieurs heures plus tard, lorsqu'il a sorti sa tête d'un trou). Le dos souple leur donne beaucoup de flexibilité pour tourner rapidement tout en courant, pour porter des charges lourdes (typiquement 2 à 3 fois leur masse corporelle), et pour faire demi-tour dans un terrier ou sur une branche. Il les aide aussi à sauter et atterrir, et agi comme absorbeur de chocs lorsqu'ils tombent. La plupart des mustélidés peuvent sauter à une distance de 2 à 4 fois leur longueur, voire plus, ce qui équivaudrait une distance de 10 à 25 pieds pour un humain (3 à 7 mètres) selon si vous avez ma taille ou celle d'un joueur de basket exomorphe. Une grande quantité de la puissance de leur jambes provient des muscles de leur dos et de leur lien avec la colonne vertébrale.

Les os du bras: La clavicule du furet est une minuscule ossification dans le muscle, placée à l'endroit où la clavicule serait, et n'est pas toujours visible, mais l'omoplate, l'humérus, le radius et le cubitus sont tous à peu près pareils aux nôtres. Leur coude est étendu au bout pour rendre leurs bras très forts lorsqu'ils creusent. Les os du poignets (carpes), de la main (métacarpes), et les doigts (phalanges) sont pratiquement les mêmes que les nôtres, sauf pour la troisième phalange qui se termine comme une serre afin de soutenir la griffe. D'après ce que je sait, tout les membres de la famille des mustélidés ont cinq doigts, devant et derrière. Les furets ont plus de sésamoïdes carpals-métacarpals que nous, ce sont de petits os dans les tendons situés là où le tendon passe par dessus une jointure. La plupart d'entre nous en ont un ou deux aux pouces, mais les furets en ont généralement 2 pour chaque doigt. Le pouce a deux phalanges et les doigts en ont trois, chez les furets comme chez les humains. Le pouce du furet est comme un doigt. Imaginez ce qu'un furet pourrait faire avec un pouce!

Les os des jambes: Les fémurs, tibias et péronés sont très similaires. Les os de la cheville sont légèrement différents pour améliorer la capacité de saut. Les os des pieds sont comme ceux des mains. Chez pratiquement tous les mustélidés, les membres sont courts et puissants. Ceci est très visible chez les blaireaux, qui peuvent creuser extrêmement rapidement. Les membres courts donnent un accès facile aux terriers, mais sont aussi puissants pour courir, creuser et grimper. Le résultat nous donne l'un des animaux les plus fort de la planète. Bien qu'ils soient de petits animaux ils sont aussi assez fort pour leurs taille, grâce à l'angle et la position des muscles. Donc nous voici avec une fantastique petite machine à creuser, grimper et sauter. Les jambes courtes absorbent bien les chocs, ce qui, couplé avec leur colonne vertébrale, leur permet de sauter 5 à 10 fois leur longueur, sans se blesser. Imaginez-vous en train de sauter du 4e étage sans vous faire mal, et vous aurez une idée de la distance relative que ces petits peuvent sauter. (Pas mal de tout ceci est en rapport avec leur masse corporelle).

Le pelvis (composé des 2 os du coccyx et celui du sacrum) est similaire à ceux des autres carnivores. Celui des humains est déformé à cause de notre station debout, et élargi pour permettre au crâne hypertrophié des bébés de passer (oui ça fait mal). Ah oui, le furet mâle a un os pénien et la femelle un os clitoridien, ce que les humains n'ont pas.

Les os du dos et du thorax sont pareils à ceux d'autres carnivores, sauf en ce qui concerne la longueur des vertèbres. La colonne vertébrale humaine est modifiée pour la station debout, et les os du cou sont plus courts. Les furets et les humains ont 7 vertèbres cervicales (les girafes aussi), alors la longueur du cou est lié à celle des vertèbres. Les furets ont 15 vertèbres thoraciques, donc 30 côtes (parfois 14 vertèbres pour 28 côtes), les humains n'ont que 12 vertèbres. Leur sternum est constitué de 8 os, celui des humains de 1 ou 2. Les furets ont 5 ou 6 vertèbres lombaires, les humains 5. Les furets ont 3 vertèbres sacrées, les humains 5. Les humains n'ayant pas de longue queue, nous n'avons que 3 à 4 vertèbres pelviennes, contre 18 chez les furets.

Os de la tête: Chez les humains il y a un seul os hyoïde, chez les furets il y en a 9. La mâchoire du furet ne fusionne pas au centre comme un humain, et leurs incisives supérieures sont enracinées dans un os prémaxillaire (deux au total) qui n'existe pas chez les humains. Le reste du crâne est à peu près pareil, sauf pour un ou deux os qui fusionnent chez l'humain. La mâchoire s'articule avec le crâne à un endroit différent, et le furet possède un petit couvercle osseux dans l'oreille moyenne appelé la bulle auditive, qui protège l'oreille et améliore l'audition.

Il y a des milliers de façon de différencier un squelette de furet de celui d'un humain (à part la taille), mais ils sont plus pareils que différents. Ceci est vrai pour la plupart des mammifères (sauf ceux qui volent ou qui nagent) et vous pouvez parfois vous tromper. Les pattes d'ours laissent les mêmes empreintes qu'une main humaine (même la police peut être piégée). Quand j'étais en Californie, la police m'a demandé de les aider à trouver le sexe et le groupe ethnique d'un fémur humain. C'était un ours brun.

 

9. Et celle de leur dentition ?

Écrit par Bob Church

Les furets ont deux sortes de dents: les dents de lait, et les dents permanentes. Les dents de lait sont composées de 28 à 30 dents: 12-14 incisives, 4 canines, 12 prémolaires. Les dents apparaissent dés la 3-4e semaine dans un ordre de base: canines, 3e et 4e prémolaires, 2e prémolaire. Les incisives apparaissent à des moments très variables, mais après le début des canines. La formule dentaire des dents de lait d'un furet est : 2(i3-4/3 c1/1 p3/3)= 28-30, ou plus couramment: (3/4-1-3)/(3-1-3).

Ceci vient de l'habitude de ne compter qu'un maxillaire. Les lettres minuscules représentent le type de dent (i=incisive, c=canine, p=prémolaire. Dans la dentition permanente, les lettres sont majuscules, et M=Molaire). Le premier chiffre représente le nombre de dents dans le maxillaire supérieur et le second chiffre celles du maxillaire inférieur. Alors 3-4/3 indique que le furet a 3 ou 4 dents en haut, et 3 en bas, que ce soit à gauche ou à droite.

La dentition permanente se représente par: 2(I3/3 C1/1 P3/3 M1/2)=34, mais le nombre d'incisives est encore variable. Des incisives manquantes ou supplémentaires sont assez courantes. Les dents permanentes apparaissent vers l’âge de 50 à 74 jours, selon l'ordre suivant:

Environ 50 jours: Canines supérieures, Canines inférieures, 1eres Molaires inférieures
Environ 53 jours: 1eres Molaires supérieures
Environ 60 jours: 2e/3e/4e Prémolaires supérieures, 2e Prémolaires inférieures
Environ 67 jours: 3e Prémolaires inférieures
Environ 74 jours: 4e Prémolaires inférieures, 2e Molaires inférieures.

Cet ordre varie selon l'état du furet, la variabilité génétique et la nutrition. Le remplacement des prémolaires est variable, mais il suit presque toujours l'éruption des premières molaires. Les dents permanentes se forment généralement sous la dent de lait (pour les molaires) ou à côté d'elles (pour les incisives et les canines). Comme la dent de lait ne tombe pas avant l'éruption presque totale de la dent permanente, le remplacement est presque invisible sauf pour ceux qui remarquent des "doubles dents" lorsque les canines sont en train d'être remplacées. Ce type de remplacement permet au jeune furet d'être sevré très tôt, et de pouvoir manger de la nourriture solide pendant que les dents de lait tombent.

Les 3emes Prémolaires supérieures et 1eres Molaires inférieures sont les dents carnassières ou de section. Elles sont spécialement modifiées pour trancher les chairs et les os, mais peuvent aussi servir à broyer les croquettes. La mâchoire inférieure du furet s'accroche à son crâne (dans certains cas, elle peut rester attachée même chez des squelettes). Ce type de lien empêche la mâchoire de se disloquer quand le furet mord un grand animal même s'il le mord fort. Mais il empêche aussi le furet de mastiquer comme un herbivore ou un omnivore. En fait le furet ne mastique pas vraiment: il coupe sa nourriture avec ses carnassières et avale les morceaux. Quand vous voyez un furet "mâcher" ses croquettes, il est en train d'en faire des bouts assez petits pour être avalés. Quand un herbivore mange une plante, il la transforme en purée; la rumination pousse cette pratique à l'extrême. Ceci permet de retirer un maximum de vitamines de la nourriture. Quand un furet mange une plante, il la coupe en morceaux de taille raisonnable et les avale tout rond. Ceci minimise la quantité de vitamines qui peuvent être absorbée.

Les molaires non-carnassières sont petites et utilisées surtout pour écraser des invertébrés. Les incisives sont généralement peut utilisées, elles sont supposées aider à tenir une proie en bouche, mais vu la taille des canines elles ne servent pas à grand-chose. Le furet n'aura pas d'effets secondaires s'il les perd. Les canines sont utilisées pour percer, déchirer, arracher et attraper la proie.

Comme chez les humains, les dents du furet sont sujettes à des accumulation de tartre (plaque dentaire), à des caries, à une usure anormale et aux fractures. Un furet se cassera parfois le bout d'une canine en tombant, ou en mordant les barreaux de sa cage. Elles sont parfois coupées pour empêcher le furet de mordre, c'était commun pour la production de fourrure ou la chasse. Les dents peuvent devenir noires, ce qui peut provenir de la mort de la racine, d'une carie, ou d'une décoloration minérale. Elles peuvent aussi devenir transparentes avec l’âge, à cause de la racine qui se rempli de dentine.

L'haleine du furet est généralement neutre ou légèrement poissonneuse; une mauvaise odeur est souvent liée à une maladie des gencives, à des dents pourries ou à des problèmes gastriques. Les caries et les maladies des gencives peuvent être gardées sous contrôle en brossant les dents du furet avec un dentifrice sans fluor. Ceci est très efficace après avoir mangé des sucreries.

 

10. Comment fonctionnent leurs yeux ? Est-ce qu'ils voient bien ?

Écrit par Bob Church

Leurs yeux ressemblent à des perles noires n'est-ce pas ?

Comme chez tous les mammifères, leurs yeux ont une rétine, une iris etc... Leur pupille est ronde (comme la notre) quand elle est complètement ouverte, et en forme de losange (comme celle d'un chat) quand elle se contracte; contrairement aux chats le losange est horizontal, pas vertical. Pour autant que je sache, les yeux des mustélidés sont complètement musclés et ils peuvent les tourner indépendamment des mouvements de la tête comme nous, mais avec moins de portée. (D'ailleurs la plupart des gens tournent la tête avec les yeux, sauf quand on veut observer quelqu'un discrètement). Il y a quand même de grandes différences dans la forme des yeux, sa capacité de focalisation et bien sûr la structure de la rétine. Parce que les furets sont des prédateurs leurs yeux pointent vers l'avant (droit devant le nez), mais puisqu'ils sont aussi des proies pour d'autres prédateurs, les yeux ressortent légèrement (pour une vue plus large, un grand-angle) et sont centrés sur le côté et le haut de la tête (comparés à nous ou à d'autres prédateurs, et toujours pour un angle de vision plus large). Donc le furet regarde devant lui, mais a une vision périphérique plus large que la nôtre. Cool non?

La majorité des yeux de furets sont soit rouges (albinos), soit noirs. Il y a quelques furets avec d'autres colorations, mais les propriétaires n'en voient pas souvent. Les yeux rouges sont rouges parce que l'oeil n'a aucun pigment, et la couleur vient du sang qui circule dans les veines rétiniennes. La plupart des autres furets ont les yeux si noirs que vous ne pouvez pas voir la pupille, sauf si vous la regardez de côté tout en éblouissant le furet., vous la verrez sans problème. Les yeux des furets ont aussi une cornée, mais elle est sous les paupières et est invisible. Si vous soulevez la paupière (en faisant très attention) vous pourrez en voir une partie dans le coin de l'œil.

Leur rétine est différente de celle des humains. Elle possède très peu de cônes (couleurs) et beaucoup de bâtonnets (mouvements et tons de gris). Elle a aussi une couche réfléchissante qui renvoie la lumière en avant, ce qui leur donne parfois l'air d'avoir des yeux lumineux dans le noir.

Le cristallin est structuré pour que le furet voie très bien de près mais, comme la taupe, presque rien de loin. Ca ne veut pas dire qu'ils soient aveugles. Les furets sont très forts pour voir les mouvements ou les ombres, mais ils sont obligés de se coller contre la page pour lire. Ils n'ont pas besoin de voir de loin puisqu'ils sont faits pour poursuivre des animaux dans des tunnels qui sont sombres et sans grande distance visuelle. Donc leurs yeux sont adaptés à leur travail.

Et c'est pourquoi leurs yeux sont si sombres. En physique, il y a une loi qui dit que les couleurs claires réfléchissent la lumière tandis que les couleurs sombres l'absorbent. J'ai appris cela quand j'étais tout petit et que je traversais le parking du supermarché pieds nus, en courant. Je courais à travers l'asphalte en hurlant, pour m'arrêter sur chaque ligne blanche et souffler un peu. La raison pour laquelle l'asphalte était si brûlante est que le noir absorbe la lumière. Les yeux aussi. Si vous voulez bien voir dans le noir, ayez des yeux noirs. Les chats s'en sortent avec des yeux clairs parce que leurs yeux sont très grands et leurs pupille structurée pour s'ouvrir énormément comparé à une pupille ronde. Les furets courent sous terre et donc ont de tout petits yeux (ça aide à éviter la saleté et à limiter les blessures au visage dûes aux griffes des rats). Donc leurs yeux sont noirs pour qu'ils puissent bosser. Ils ne voient qu'en tons de gris puisque les bâtonnets sont plus sensibles à la lumière que les cônes (en fait, ils distinguent le rouge). La partie réfléchissante de la rétine fait rebondir les rayons lumineux afin que le même photon excite deux fois le même récepteur, ce qui augmente le stimulus et améliore nettement leur vision nocturne. Ils voient mieux de près parce qu'ils chassent dans de petits tunnels, pas dans une grande vallée.

Bien que les furets aient presque le même œil que nous, ils ne sont largement pas aussi dépendants de la vision que nous. A sa place, ils préfèrent utiliser leur odorat. Foster, mon furet de 12 ans, a perdu au moins 90% de sa vision. Je ne sais pas ce qu'il distingue encore, mais c'est pas grave parce qu'il utilise son odorat comme radar. J'ai remarqué qu'il ne marche plus qu'en zigzag. Il sursaute s'il est ramassé par surprise, mais je l'appelle avant et je le laisse me renifler la main.

Les furets semblent être complètement myopes, le résultat d'une adaptation aux tunnels et à l'utilisation principale de l'odorat pour trouver les proies. D'après ce qu'on sait, leur vision proche est tout aussi bonne que la notre, peut-être même meilleure. Une de mes amies sur le Net travaille sur l'astigmatisme chez les animaux, du point de vue de l'adaptation pour la chasse et les prédateurs. Des résultats préliminaires suggèrent que le furet est astigmate sur le plan horizontal. Elle suggère que c'est une adaptation aux prédateurs aériens.

Les putois sauvages distinguent les extrémités du spectre visuel: les bleus et rouges. Toutefois, on pense que le furet domestiqué a perdu sa capacité à distinguer le bleu, et qu'il ne voit donc que les rouges. C'est probablement une adaptation à la chasse en tunnels, mais c'est commun à tous les prédateurs nocturnes.

Est-ce qu'ils peuvent voir leur nourriture ? Bien sûr, sauf quand elle est directement sous leur nez, les furets ont un angle mort à cet endroit-là. Alors ils voient leur nourriture quand ils s'en approchent, mais quand ils sont pile dessus c'est l'odorat qui fini le boulot. Si vous observez le furet à ce moment-là, vous le verrez commencer à respirer rapidement, probablement pour trouver la nourriture.

Est-ce qu'ils voient leur reflet ? Si c'est un furet vampire, non. Bien sûr qu'ils peuvent, s'ils sont assez près du miroir. Ils peuvent aussi voir l'image sur la télévision, un spot de lampe de poche (mes furets adorent le poursuivre), les moutons de poussière, les boucles d'oreilles qui pendent. Mon fils a trouvé un vieux jeu "Pong" et l'a branché sur l'écran TV dans sa chambre. Plusieurs furets (Bear, Chris et Nosette) ont passé un temps considérable à suivre la balle sur l'écran. Andrew a trouvé le jeu nul, mais les furets cool. Sam-Luc, Sandy et Ballistic poursuivent régulièrement les objets à la TV, surtout si l'objet est petit et bouge horizontalement à la vitesse d'une souris.

 

11. Quelle est l'histoire, la génétique de la coloration des furets ?

Écrit par Bob Church

Je ne suis pas sûr de la phylogenèse exacte de la coloration du furet, mais je tendrais à croire qu'elle vient de 3 localisations génétiques, au moins. On a besoin de ces 3 localisations pour expliquer les trois couleurs principales du furet: putoisé, panda et cannelle. Certains éleveurs ne seront pas d'accord avec cette simplification mais, d'après ce que j'ai lu, les autres couleurs ne sont que des variations ou des combinaisons de ces trois (mis à part l'albinos, bien sûr). Personnellement, je pense que la couleur est déterminée par au moins cinq localisations, mais les localisations supplémentaires ne font que renforcer d'autres traits. C'est peut-être l'explication de la surdité ou d'habilité mentale moins élevée chez certaines couleurs. De temps en temps, grâce à des croisements, vous obtenez un nouveau look. (J'admet avoir utilisé des maths avancés pour trouver 3 localisations, mais si je vous les expliquais, je devrais ensuite vous tuer...)

Historiquement, je pense que les albinos étaient appelés furets et les putoisés, qui étaient domestiqués tout aussi facilement, étaient appelés putois ou "fitch". Linné décrivit un furet albinos lorsqu'il inventa le binôme du furet, mais je crois qu'il savait que le furet existait en plusieurs coloration. Il utilisa l'albinos comme animal type parce qu'il pouvait être sûr de sa pureté. Au 18e siècle, on ne connaissait rien des gènes, mais on savait comment produire des lignées d'albinos. Linné savait que les furets étaient parfois croisés avec des putois sauvages pour améliorer leur instinct de chasse, et voulait que cet animal type représente vraiment le furet. Peu après la description de Linné, le furet fut décrit dans un journal comme ayant deux couleurs: le blanc aux yeux rouges, et le putoisé qui était plus clair et avec un masque moins prononcé que chez le putois sauvage. Cette définition tient toujours.

La couleur originelle du furet est sans aucun doute le putoisé. Pas d'arguments possibles. En fait, le putoisé ou une variation très proche, est l'ancêtre de TOUS les membres de la sous-classe des fouines (belettes, visons, putois et furets), et de la plupart des Mustélidés. Les albinos sont apparus durant le processus de domestication, et probablement grâce à des croisements d'animaux de même souche. Ils ont étés sélectionnés et reproduits. Je ne peux pas répondre à la question "pourquoi voulait-on des albinos?", parce que je n'étais pas là, qu'il y a un manque de résultats archéologiques, et parce que tous les gens qui y étaient sont morts et qu'ils ne nous ont pas transmis leurs raisons. Il semble juste qu'ils aimaient bien les albinos, et vous pouvez réfléchir au pourquoi, mais toute spéculations serait une invention.

Toutes mes excuses si les simplifications ou résumés génétiques de cette section sont peu clairs. Je serais heureux d'en écrire plus et de le faire parvenir par courrier aux personnes intéressées.

 

12. Qu'est -ce qui rend un furet albinos ?

Écrit par Bob Church

Des gènes. Autant que je le sache, personne n'a encore déterminé la génétique du furet albinos (sauf en général), mais je suspecte que leur albinisme suit les mêmes règles que l'albinisme des mammifères. C'est une mutation banale.

L'albinisme est le résultat d'une mutation qui empêche la pigmentation. L'apparence extérieure (phénotype) peut être le résultat de différentes mutations dans le chromosome (génotype). L'albinisme peut être causé par une mutation qui empêche le corps de produire les pigments, qui l'empêche de reconnaître les protéines qui provoquent la pigmentation, ou même de produire les protéines qui fabriquent les pigments. Donc il y a trois causes possibles d'une même apparence. En général, l'albinisme des mammifères est provoqué par un gène muté qui empêche la production de pigments.

D'autres facteurs, à part l'albinisme, peuvent provoquer une fourrure claire. Cela peut être le résultat d'une protéine qui bloque la formation de pigments, tel l'albinisme "saisonnier" de certains animaux nordiques (la fouine, l'hermine, le lièvre et le renard). Ceci n'est pas un véritable albinisme, puisque les pigments existent encore dans la peau, les yeux, une partie du poil, et que l'animal reprend sa couleur normale à la mue suivante. Parfois l'animal peut avoir un manteau blanc ou clair, et cette couleur peut se combiner à d'autres pour former des couleurs intermédiaires. Ceci n'est toujours pas un véritable albinisme, puisque les changements génétiques sont placés différemment. En fait, les albinos peuvent avoir les mêmes gênes qu'un putoisé typique, et lui ressembleraient s'ils pouvaient produire les pigments. Les yeux sont rouges parce les veines de la rétine sont visibles. Les yeux d'albinos morts sont blancs ou d'un bleu léger.

 

13. Crédits de traduction.

Ce texte à été traduit par Caroline Favre et mis sur le net pour la première fois le 9 décembre 1998. N'ayant pas de dictionnaire médical ou biologique spécialisé, ce texte a été très difficile à traduire, donc si un expert souhaite apporter des améliorations il peut m'écrire. N'hésitez pas. =)